Qu’est-ce qui peut se passer, si la Grèce sort de l’euro ? Au moment où la Grèce quitte l’euro tous les euros-grecs seront obligatoirement échangés contre la nouvelle monnaie (les nouvelles drachmes). La nouvelle monnaie ne pourrait pas  être mise à la disposition immédiate du public.  On  tamponnerait des euro-certificats avant de rendre les distributeurs automatiques de billets en état de distribuer de la monnaie nouvelle. A ce moment  là les drachmes seraient échangées avec l’euro-papier (les euro certificats), distribué au cours du change d’un à un. S’ils sont négociés  au marché, ils perdraient naturellement immédiatement de la valeur – peut-être, un tiers, peut-être même beaucoup plus.

Celles et ceux qui disposent des Euros non tamponnés, des euros anciens qu’ils détenaient avant le changement monétaire, sous le matelas, ils pourraient les échanger au marché noir et enregistrer un bénéfice. Le gouvernement grec aurait  encore quelques autres options:

1) Il peut d’abord, comme l’a fait Chypre,  contrôler  les flux des capitaux vers  l’Etranger.

2) Il peut introduire une monnaie parallèle, qui jouirait du cours légal c’est à dire de la circulation légale seulement à l’intérieur du pays. Cette monnaie parallèle  pourrait servir à payer, par exemple, les retraites(rentes) ou les salaires des fonctionnaires. L’Etat pourrait contraindre les entreprises d’accepter cette monnaie parallèle comme seul moyen de paiement.

En cas d’une sortie de la grèce de la zone euro, la dette publique resterait valable en termes nominales. La Grèce ne la servirait plus, ou dans le meilleur des cas elle la servirait seulement en nouvelle monnaie, qu’elle pourrait imprimer infiniment. Dans ce cas là, la perte pour l’Allemagne, s’élèverait à 80 milliards d’euros. Dans cette situation  les clients de banque dans d’autres pays surtout au sud de l’Europe, en Espagne et au Portugal essaieront de mettre en sécurité leur argent. Pour le Portugais, un transfert des économies d’épargne à Luxembourg est une transaction sûre. Elle ne coûte rien, et elle protège les épargnant-es d’un échange éventuel obligatoire de l’euro dans d’autres formes monétaires nationales, adoptées éventuellement. C’est le début de la méfiance contre l’euro. La fuite de capital est une forme de l’assurance gratuite.

Les flux d’argent du Portugal et de l’Espagne entraîneront d’autres mesures d’urgence de la part de la banque centrale européenne. Alors, pour venir en aide de leur système bancaire,  on permettra  à ces pays d’obtenir des crédits de nécessité auprès de leur banque d’émission nationale. Les soldes dites Target 2  continueront ainsi à monter pour l’Allemagne.  Il s’agit d’une technique de compensation faite dans le système de paiement inter européen, qui tant que la zone euro reste un système cohérent et les pays marchent ensemble, ne coûte pas beaucoup et elle engage des montants  peu importants. Par contre si le système de la zone euro se brise, l’Allemagne se trouverait avoir des exigences qui variraient entre un demi et un billion d’euro. Alors, l’argent part également.

Si ce mouvement s’arrête avant que l’Italie tombe, est difficile à dire. Les Italiens peuvent aussi envoyer leurs fortunes liquides à l’Etranger, ce qui est  complètement légal et libre de tout risque. La dette italienne est aussi insoutenable que celle des autres pays endettés de l’Europe. Et la raison de cette insoutenabilité ne relève  pas du montant de la dette, mais plutôt de la performance de l’économie italienne. Là il n’y a depuis quinze ans aucune croissance de productivité. L’Italie ne peut exister dans la zone euro que  seulement si  cette situation va changer.

La zone euro pourrait survivre sans difficulté d’une sortie de la Grèce. Mais s’il y a de la réaction en chaîne un choc systémique, alors l’euro  serait très vite fini, surtout si l’Italie se trouvée dans la contrainte de partir.  Alors là le coût systémique en Europe serait tellement immense que même l’Allemagne, ne pourrait pas assumer les pertes.

Et tout ça n’est seulement que les effets directs. A un défaut de paiement grec, des dérivés de crédit les fameux CDS c’est à dire des assurances contre les défauts de paiement,  deviendraient payables, Dans ce cas, il y aurait  des  de paiements de ces certificats de la part des banques qui les ont émis.  Celles ci supporteraient les pertes soudaines et devraient se recapitaliser de manière urgente. Opération qui ne pourrait pas réussir à tout le monde.Méfiez-vous donc  de tous ceux qui minimisent une sortie de la Grèce de la zone euro. Ces gens soit ils ne comprennent pas ce qui se passe soit, ils trompent le public. Nous risquons de faire éclater la « Grande mère  »  de toutes les crises financières.